Une nouvelle centrale thermique à biomasse à Kehl

Une nouvelle centrale thermique à biomasse à Kehl

Après deux années de procédures le Lansdesamt Ortenaukreis a donné, malgré les observations faites par la  BI (Bügerinitiative Kehl)  et l’ADIR, l’autorisation à la société ECK Energiecontraacting Gmb Kehl de construire une nouvelle centrale thermique à biomasse.

Pour rappel, notre article dans l’Echo 232 juin 2009

ENERGIE A KEHL

Les projets énergétiques dans le port de Kehl se poursuivent. Après les HKW (voir n°231, décembre 2008 de l’Echo), voici venir le projet ECK Energiecontracting GmbH. Cette société a sollicitée l’autorisation de réaliser et d’exploiter une chaufferie à la biomasse d’une capacité de 2 X 14.5 MW de puissance de chauffe au 18 Weststrasse, au port de Kehl.

L’Allemagne ayant abandonnée le nucléaire, d’autres sources d’énergies, notamment les énergies renouvelables, sont utilisées. La biomasse, déchets de bois non traités, est disponible dans les Vosges et en Forêt Noire. De plus l’Union Européenne subventionne la production d’électricité par la biomasse jusqu’en 2030. Ces centrales, deviennent ainsi très rentables si la vapeur produite est utilisée, successivement, pour la production d’électricité, puis pour d’autres usages, notamment industriels. Dommage que les industriels français ne s’intéressent pas à ce type de production.

ECK prévoit d’utiliser la vapeur à deux usages en plus de la production d’électricité, le séchage de bois d’œuvre et la production de pellets, granulés de bois pour le chauffage, à partir de résidus forestiers et agricoles, voir de plantations spécialisées pour cet usage.

Bien que cette future installation ne nécessite pas d’enquête publique, le Landratsamt Ortenaukreis a sollicité l’avis de nos amis, Bürgerinitiative Umweltschutz Kehl. Ceux-ci ont répondus par un courrier très documenté. Les points relevés concernent notamment :

  1. L’origine et la qualité du combustible :

La distance des sources d’approvisionnement n’est pas spécifiée. Il est prévu 17 mouvements de poids lourds jours qui augmenterons encore la charge en particules fines et en NOx de notre environnement. Compte tenu de la haute teneur en eau prévue pour le bois, en moyenne 45%, la quantité brûlée pourra atteindre 135 000t par an. L’émission de vapeur d’eau dans l’atmosphère pourrait ainsi atteindre 10 000 Nm3/heure, venant s’ajouter aux nombreux rejets existants, risquant d’augmenter le brouillard, voir la neige industrielle, sur nos villes et en modifier le climat. Pour examiner l’autorisation d’exploitation sollicitée, il faut avoir en mémoire le nombre important d’installations d’incinération dans la zone Kehl – Strasbourg.

  • Le stockage des bois

Le stockage est prévu à l’air libre, sur une hauteur de 7.5m, soit des chutes pouvant atteindre 5 à 6 mètres lors des déchargements de camions. Celles-ci provoquent l’émission et l’amoncellement de poussières, comme il a été constaté dans des installations similaires. Il semblerait rationnel d’exiger un stockage et une manipulation dans un local fermé et aspiré.

  • L’aspiration et la filtration sur la chaufferie

Les installations prévues ne correspondent pas aux meilleures techniques connues. Les autorités devraient prescrire une amélioration des systèmes envisagés pour obtenir un rendement de 99% pour la séparation des poussières, alors que seuls 93% sont prévus.

  • Les émissions

Les émissions de poussières sont prévues sous la limite de 10mg/Nm3, soit le double des meilleures techniques connues. Celles de d’oxyde d’azote sont prévues à 250mg/Nm3, correspondant à 145.8 tonnes/an. Cette quantité est triple de celle d’une usine d’incinération d’ordures de 150 000 tonnes/an. Compte tenu de la charge déjà existante dans notre zone, cette installation n’est pas acceptable. L’état de la technique permet de limiter ces rejets à un maximum de 70mg/Nm3.

  • Les odeurs

Les phénomènes de fermentation et de pourrissement des bois humides en plein air risquent de dégager des odeurs qui n’ont pas été prises en compte dans le projet.

Depuis 2003, différentes études essaient de définir la situation des conditions environnementales dans la région Kehl/Strasbourg. Bien que les résultats définitifs ne soient pas encore disponibles, les résultats partiels montrent une charge importante dans les zones d’habitation. C’est à partir de ce constat que les autorisations d’exploitation de nouvelles installations devraient être étudiées, voir rejetées.

Une collaboration étroite des autorités françaises et allemandes nous apparaît indispensable pour que les études en cours sur les conditions environnementales soient accélérées. C’est la responsabilité des Politiques de veiller à la santé publique, éventuellement de prévoir un moratoire sur toute installation nouvelle, aussi longtemps  qu’un diagnostic précis n’est pas établi. 

Jean Daniel Braun

Notre article  dans l’Echo Juin 2010

Naturholzzentrum Kehl

L’extension de la Holz-Heizkraftwerk und Biomasse-Brennstofffabrik dans le port de Kehl

devra se réaliser selon son nouveau projet en deux phases :

Phase 1(depuis 2009)

  • Production de 50 000 t/a de combustibles (40 000t/a Pellets et 10 000 t/a Briketts)
  • Production de chaleur

Phase 2 (à partir de 2010)

  • construction d’une nouvelle centrale de biomasse avec une production de 80 000 t/a
  • construction d’un Heitzkraftwerck, production de chaleur et d’électricité ( 4,8MW)

Par rapport au projet présenté début 2009 nos observations, comme celle du BI de Kehl sont toujours valable.

En effet cette installation  sera le plus grand producteurs de poussière du port de Kehl. en produisant jusqu’à 59 tonnes de poussière dont 90 % de poussière fine.

Les odeurs (les phénomènes de fermentation et de pourrissement des bois humides) seront toujours présentes

Compte tenu de la haute teneur en eau (on brûle des bois contenant jusqu’à 30 à 60% d’humidité) on atteindra 134 tonnes d’oxyde d’azote NOx  par ans.

L’émission de vapeur d’eau dans l’atmosphère venant s’ajouter aux nombreux rejets déjà existant risque d’accroître le brouillard, voir la neige industrielle

L’approvisionnement se fera par 20 000 camions par an.

R.H

Pétition BI –ADIR : Rejet des demandes de construction et d’autorisation de la nouvelle centrale

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