Patrimoine : Le Kaysersguet

Patrimoine : Le Kaysersguet

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Depuis 2006 l’ADIR avec les Amis du vieux Strasbourg, puis, depuis 2009, avec l’ensemble des associations de la Robertsau, se bat pour la préservation du « Kaysersguet » : ce témoin du développement urbanistique de Strasbourg qui représente une des dernières « campagnes » égrenées au XVIIIe siècle hors des murs de la ville, lieux de villégiature établis dans la verdure de la Robertsau.

Il constitue un tout historique, un ensemble conçu agencé autour de la maison de maître, la survivance d’une collection d’édifices uniques et hors du commun, installé dans un parc dessiné pour le recevoir. L’installation de la pharaonique station de tram a tout d’abord amputé le parc d’une partie de sa surface. Puis l’élargissement de l’allée Kastner, pour permettre un accès à l’Agora du Conseil de l’Europe, nécessitait le déplacement des portails et de la laiterie qui, grâce à notre intervention, ont été reconstruits, mais en amputant une nouvelle fois la surface du parc.

Et enfin la transformation esthétiquement discutable de la maison de maître en « Lieu d’Europe ». Un arrêté portant permis de démolir à la fois de la serre et d’autres éléments du domaine a récemment déclenché une nouvelle « crispa- tion » des défenseurs du patrimoine.

Cinq associations (les amis du vieux Strasbourg, l’ADIQ, l’ADIR, l’APMR, l’AHCJ) ont déposé un recours gracieux contre cette nouvelle atteinte à cet exceptionnel ensemble. Ils ont été traités d’ignorants, et même pire, puisque l’adjointe de quartier et l’adjointe chargée des affaires européennes ont déclaré qu’il s’agissait là d’une affaire politique et que les associations étaient instrumentalisées par l’opposition municipale.

Loin de cette interprétation pour le moins réductrice, les 5 associations avaient parfaitement bien compris : c’est bien une démolition pure et simple qui était programmée. Contrairement à ce qui est affirmé, le permis de construire de 2012 ne précise pas que la serre « devra être

conservée » mais qu’elle devrait être « déposée ». En outre, le permis de démolir du 5 novembre 2013 mentionne bien une « démolition totale » sans aucune mention d’un éventuel remontage ultérieur.

La réponse du Maire à nos interventions conjointes :

  • Le puits en grès, endommagé lors des travaux du Lieu d’Europe, sera restauré pour retrouver son état d’origine,

  • La serre sera déconstruite avec soin afin de conserver les élé- ments de grès qui constituent actuellement l’entablement de la structure de la verrière et le couronnement du pignon central,
  • La démolition de la maisonnette implantée au Nord Est de la par- celle est reportée,
  • Le projet de réaménagement du parc sera engagé dans un délai raisonnable dans un processus de concertation avec les associations.

Les associations sont globalement satisfaites des engagement pris mais demandent également que soient conservées et restaurées l’armature de la serre, la maisonnette implantée en limite Est du Parc, la glacière et la faisanderie, sans oublier la « conciergerie », c’est-à-dire l’ancien bâtiment des domestiques.

Lors d’une conférence de presse le 20 février les associations ont réitéré leurs exigences.

René Hampé

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