Inventons un cœur pour la Robertsau

Inventons un cœur pour la Robertsau

Foyer-St-Louis-3

Après avoir constaté que les réunions organisées par la Municipalité dans le cadre de la cession du Foyer Saint Louis et des terrains attenants ne semblaient pas avoir pour objectif d’associer les associations de la Robertsau à la redéfinition du coeur du quarter, l’ADIR et l’ASSER ont décidé de réagir de manière conjointe en élaborant le texte ci-joint.

Si les positions de nos associations ne sont pas identiques en tous points, nous avons toujours su mettre en commun nos forces pour défendre l’intérêt général de la Robertsau.

Inventons un cœur pour la Robertsau

« Le débat sur le réaménagement du centre de la Robertsau ne laisse plus personne indifférent. En effet, aujourd’hui, chacun est bien conscient que tous les projets touchant au foyer Saint-Louis, en passe d’être vendu par le conseil de fabrique, doivent prendre en compte l’évolution de notre quartier.

L’ADIR (Association de Défense des Intérêts de la Robertsau), par le biais de l’ECHO, et l’ASSER (Association pour la Sauvegarde de l’Environnement de la Robertsau), dans la Gazette, ont à plusieurs reprises fait entendre leur voix sur ce sujet. Elles veulent, à présent, manifester conjointement leur sentiment sur différents points du dossier.

Asphyxier ou libérer le cœur du quartier ?

Un terrain de plusieurs dizaines d’ares au centre de la Robertsau a bien sûr aiguisé l’appétit des promoteurs, car commercialiser près de 50 appartements  à cet endroit-là ne pose que peu de problèmes. Pourtant les difficultés sont ailleurs : les rues, étroites, sont déjà bien encombrées par la circulation et le stationnement automobiles. Accéder aux commerces est de plus en plus difficile, alors que l’offre commerciale de la Robertsau se diversifie et que les efforts des commerçants ont rendu le cœur du quartier plus attractif.

Pourquoi alors surdensifier, si ce n’est pour aggraver une situation déjà bien délicate ?

Un marché bihebdomadaire  à l’étroit, des trottoirs où les piétons et les poussettes sont en concurrence avec les voitures autorisées à se garer, aucun endroit pour s’asseoir quelques instants, converser et partager en ayant les enfants sous les yeux.

Cette situation nous en sommes conscients depuis longtemps mais la vente du foyer et du grand terrain y attenant est venue changer la donne : nous avions enfin une occasion unique d’inventer un cœur pour la Robertsau pouvoir créer vraie place centrale,  un lieu d’échanges et redéfinir  un espace en intégrant une ou plusieurs salles dédiées aux structures locales.

Pour enterrer un dossier on crée une commission

Un collectif de Robertsauviens et l’ADIR se sont rapidement emparés du dossier, l’ASSER a également réagi auprès de la municipalité en demandant la création d’un centre réellement convivial, puis le Conseil de quartier s’est ému de ne pas avoir été associé à la réflexion.

Mais la Ville ne voulant pas voir la contestation grandir a préconisé qu’une commission fermée soit créée.

Au bout de trois réunions de cette commission, il apparaît que les propositions de visite d’autres lieux réaménagés dans la ville ou dans l’Eurométropole ont été vite balayées. Aux suggestions d’organiser le centre du quartier pour améliorer le vivre ensemble, on nous répond « logements et encore  logements » alors que cette partie de la Robertsau en est déjà largement pourvue.

Malheureusement la collectivité préfère voir un promoteur être à la tête du projet plutôt que d’investir le moindre euro dans le vivre ensemble au service des habitants, et pourtant elle a déjà réalisé de tels investissements dans d’autres quartiers.

Ainsi lors de la dernière rencontre, au lieu de vouloir consacrer le temps nécessaire à l’étude des options proposées, il nous a été signifié qu’il fallait  accélérer les choses, que le dossier devait être bouclé, bref un passage en force à la place de la concertation.

Gouverner c’est prévoir

Aujourd’hui, la Robertsau compte environ 25000 habitants. Elle doublera sa population d’après les esquisses de planification en 2050. A cette date certains se demanderont pourquoi, en 2015 ou 2016, les élus n’avaient pas songé à créer dans ce quartier, qui sera de la taille des grandes villes  Alsaciennes alors qu’elle est déjà  supérieure à celle d’Illkirch Graffenstaden, un endroit où la notion de « vie publique » aurait pu prendre tout son sens.

Les dernières élections ont sonné le glas d’une manière de faire de la politique. On ne peut plus rester sourd aux attentes des habitants, on ne peut plus rester aveugle devant les difficultés de nos concitoyens.

Si les élus préfèrent voir les associations rentrer dans le rang, ils scient la branche sur laquelle ils sont installés. Les associations représentent les habitants. La densification, la création de lieux de vie ne peuvent échapper à un débat sérieux.

Lors des dernières conférences citoyennes, à Strasbourg, le slogan n’était-il pas « Ouvrez-la ! ». Etait-ce là une véritable attente ou une simple formule ? »

Jacques Gratecos,   Président de l’ADIR et Luc Wehrung, Président de l’ASSER

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