Edito 253 : L’ADIR entre pragmatisme et idéalisme

Edito 253 : L’ADIR entre pragmatisme et idéalisme

Que de chemin parcouru par l’ADIR depuis le 11 août 1958 !

robertsau1958
Vue prise depuis la rue Jeanne d’Arc, avec les dégâts causés par l’orage de grêle du 11 Août 1958 et, à l’arrière plan, les immeubles en construction de la Rue Bœcklin

En effet, voilà un orage de grêle qui dévaste la région de Strasbourg, qui mitraille serres, toits et voitures, anéantit cultures maraîchères et jardins, laissant les habitants seuls face à leur malheur. À la Robertsau, on s’organise et, si l’on crée l’ADIR, c’est non seulement pour présenter aux autorités un interlocuteur qui accepte de défendre les Robertsauviens, mais aussi parce qu’il faut une association pour recenser les victimes, inventorier les dommages et organiser les réparations. Après les toitures fracassées s’ensuit très rapidement une pénurie de tuiles, l’ADIR est donc créée pour apporter son aide aux habitants sinistrés de notre quartier. Elle remplira sa mission avec succès. De cela, les vieux Robertsauviens s’en souviennent encore.

À considérer l’origine de notre association, force est de constater qu’elle n’a que peu dévié de ses objectifs initiaux : elle vise d’une part à être l’intermédiaire entre pouvoirs publics et les Robertsauviens, et d’autre part, elle entend proposer des solutions tangibles aux problèmes rencontrés par nos concitoyens. Mais n’est-ce pas là précisément que l’exercice devient délicat ?

En effet, définir le rayon d’action et les objectifs d’une association de défense de quartier reste toujours sujet à discussion. S’il n’était pas contestable en 1958 de considérer un orage de grêle comme une véritable catastrophe, est-il pour autant aussi aisé d’affirmer aujourd’hui que maintenir des entreprises industrielles en milieu urbain est une calamité du même ordre ?

De même, quand certains veulent développer le réseau de tramway, ne doit-on pas aussi entendre les détracteurs qui mettent en avant des dépenses peut-être inutiles en période de crise ?

Lorsqu’également, l’on oppose à une densification urbaine indispensable, la volonté de préserver un patrimoine d’une grande valeur, témoignage du passé de notre quartier et tranche d’histoire d’une ville, qui a raison ?

À l’ADIR, ces réflexions sont nôtres depuis très longtemps. Comité, Bureau, Assemblée Générale, réunions publiques sont autant de relais qui ouvrent le débat démocratique, autorisent l’expression de tous les avis et nous permettent de prendre la mesure des préoccupations des habitants de notre quartier. De tout cela, nous vous rendons compte dans l’ECHO, notre magazine, qui reste la meilleure vitrine de notre indépendance en vous présentant les diverses opinions ou options. Ce processus est bien évidemment perfectible. Nous sommes les premiers à regretter de ne pas rencontrer davantage nos concitoyens et de ne pas être plus à l’écoute de leurs doléances. Mais, acceptons-le, peut-être est-ce aussi à eux de faire la démarche vers l’ADIR ?

Ballottés, nous le sommes entre idéal et pragmatisme. Pour autant, notre projet reste on ne peut plus concret, il est de sauvegarder l’originalité de la Robertsau, en l’accompagnant vers un développement maîtrisé et respecteux des Robertsauviens, et, au final, d’être considérés par nos élus comme un véritable partenaire constructif, membre à part entière du corps social de notre quartier.

Jacques Gratecos
Président de l’ADIR

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