Au 14 route de la Wantzenau …une cité U si proche, une cité U… si loin
Un peu en marge de notre quartier, au début de la route de la Wantzenau, s’érige la Cité Universitaire de la Robertsau. Construite en 1966 sur l’emplacement d’une ancienne fabrique de bougies, celle-ci peut accueillir près de 920 étudiant(e)s. S’y est rajouté en 1994 une résidence estudiantine rue Schott, les Agapanthes, qui peut loger environ 230 étudiant(e)s dans ses studios.
En tout donc, près de 1 200 étudiants venus de Chine, de Haïti, du Congo, du Maroc, de Biélorussie, de Normandie, de Montpellier, comme de Mulhouse, Colmar ou Betchdorf, s’adonnant à des études très diverses (médecine, histoire, archéologie, biologie, économie…), résident dans notre quartier. Ces étudiants auront-ils la possibilité, la curiosité, l’envie, le loisir de découvrir, au cours de leur séjour, quelques aspects de notre quartier ?
L’ADIR a mené son enquête.
Selon son administrateur, la Cité U de la Robertsau étant située à l’écart de l’ensemble des facultés de Strasbourg, celle-ci est souvent pour les étudiants l’ultime recours pour trouver une chambre.
Mais heureuse surprise, pour la majorité des étudiants interrogés, cette Cité semble leur convenir ; ils l’estiment pour son cadre verdoyant, les agréables berges de l’ILL, ainsi que pour son calme, ce qui est une aubaine pour leurs études. Même si, à leur arrivée au mois de septembre, ceux-ci ont été confrontés à la présence irritante d’un trublion, le fameux ‘’Cimex Lectularius’’ appelé communément punaise, tant redouté des chambres de collectivité, et qui a refait surface en force dans leurs chambres !
Pour se déplacer, la plupart des étudiants sont des inconditionnels des transports en commun. La ligne 30 connait évidemment un fort succès (l’arrêt se trouve en face la Cité), mais la ligne 6 et le tram E sont aussi d’appréciables recours, surtout pour des rentrées plus tardives. Certains étudiants souhaiteraient que la fréquence des bus soit plus importante le dimanche, et d’autres que les « Hibus » de nuit circulent toute la semaine. Une minorité seulement de courageux se déplace à vélo et le Velhop s’y fait donc rare. Sans doute l’éloignement des facultés ne plaide pas en faveur de la petite reine…
Mais c’est à pied qu’ils ont découvert et apprécié la présence, en proximité de leur Cité, de magasins d’alimentation, du bureau de Poste de la Robertsau, d’une laverie automatique, de distri- banques. Quelques-uns d’entre ont même pu découvrir l’existence de la médiathèque.
Mais, pour une plus ample connaissance de notre quartier et certains de ses sites remarquables (la petite Orangerie, le parc de Pourtalès et son château, la ferme Bussière, le Lieu d’Europe…) peu d’entre eux en avait entendu parler, et encore moins eu le temps de les apprécier. Il est vrai que beaucoup fréquentent le quartier par intermittence et que, pour leurs chères études, entre partiels et contrôles continus, ou les incessants allers-retours entre fac et Cité, ils n’ont pas vraiment le temps de musarder. D’ailleurs, parmi les étudiants interrogés, aucun ne fréquente les associations présentes dans le quartier. Quant à la vie nocturne made in Robertsau, la rareté des propositions ne déplace pas vraiment les foules. En effet, pas de happy hours, pas de séances de cinéma, et depuis peu, même plus de soirées musicales dans l’unique taverne qui en proposait ! Des soirées Zumba leur sont toutefois proposées, mais au sein de leur propre Cité U.
En somme, les Robertsauviens et la Cité U vivent une cohabitation non pas indifférente, mais très distante. Car ces deux mondes manquent de véritables passerelles pour mieux se connaitre, des lieux où l’on échange des idées, des rires et des paroles. Du côté des étudiants, pour leur faire franchir le Rubicon, l’administrateur de la Cité U a évoqué des visites guidées de notre Laeuch. Voilà une initiative qui nous semble intéressante. C’est un bon départ, c’est déjà le premier pas.
Notre dernière interrogation vis à vis des étudiants les a un peu interloqués. Lorsqu’on leur a annoncé qu’à la Robertsau se trouvait une zone dite Seveso, donc potentiellement une zone à risque. Évidemment, personne n’était au courant. Il nous semble que cette information devrait leur être fournie, comme à tout résident de notre cher quartier.
PS : cette enquête a été réalisée avec la collaboration d’une centaine d’étudiants. Nous les remercions pour leur aimable participation. Nous leurs souhaitons un bon séjour dans notre quartier, et plein de réussite pour leurs études.