Histoire : Mélanie de Pourtalès, connue jusqu’au Brésil

Histoire : Mélanie de Pourtalès, connue jusqu’au Brésil

Un de nos fidèles lecteurs, Michel Beiger, créateur et ancien propriétaire du restaurant La Vignette de 1983 à 2003, nous a fait parvenir ce texte.

L’été dernier, de retour de vacances, mon goût pour les expo-
sitions m’amène à passer par Martigny, en Suisse, où la fondation
Pierre Gianada présente des œuvres du peintre Pierre Auguste Renoir.
Parmi les nombreux tableaux exposés, dont beaucoup de portraits, quel étonnement de découvrir une grande huile sur toile de 95 sur 77 cm réalisée en 1877 et intitulée « La Comtesse de Pourtalès née Mélanie de Bussière. » Hé oui, il
s’agit bien de notre Mélanie, à nous Robertsauviens, celle qui a donné son nom à une rue de notre quartier (rue qui mériterait d’ailleurs de s’appeler Rue Mélanie de Pourtalès ou Rue de la Comtesse Mélanie, pour honorer un peu plus dignement la mémoire de cette grande dame).

Melaniedepourtales

Comment la Comtesse Mélanie a-t-elle rencontré Renoir qui, à cette époque, à 36 ans, est déjà célèbre et vit à Paris ? La réponse se trouve dans les bouleversements que l’Histoire a fait subir à notre région.

Après la défaite de 1870 et le Traité de Francfort qui livrait l’Alsace à l’Empire allemand, Monsieur de Bussière, le père de Mélanie, dut avec sa famille opter officiellement pour la nationalité française. Il put cependant continuer, ainsi que ses enfants, à faire de longs séjours en été et en automne à la Robertsau, dans le château qui restait sa propriété. A Paris, c’est dans leur hôtel particulier de la rue Tronchet qu’ils élurent domicile.

A la mort de son père, Alfred de Bussière, en 1887, Mélanie hérita du château de la Robertsau et en fit, jusqu’à sa mort en 1914, un véritable centre de culture en Alsace annexée et un lieu de rendez-vous pour des visiteurs prestigieux venus de France et de nombreux pays d’Europe.

C’est donc pendant la période de repli à Paris que Renoir brosse son portrait. En 1877 Mélanie a 40 ans, elle est encore belle, peut-être n’y retrouve-t-on pas la beauté qui se dégage du célèbre portrait de Winterhalter, alors qu’elle n’avait que 20 ans.

Un mystère subsiste : par quel hasard ce tableau s’est-il retrouvé en
Amérique du Sud où il est actuellement la propriété du Museu de Arte de Sao Paulo.

Michel Beiger

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