Quand les associations de défense de quartier font débat…

Quand les associations de défense de quartier font débat…

Le prolongement de la ligne E du tram à La Robertsau alimente le dialogue dans le quartier lui-même et, aujourd’hui, certains se demandent (DNA du 28 juin et 31 juillet 2016) s’il faut s’arrêter à l’Escale ou  prolonger jusqu’à la clinique Sainte-Anne.

Sur ce point l’ADIR s’est prononcée depuis longtemps et a souligné la cohérence d’une extension qui aboutirait  légèrement au delà, à la route de La Wantzenau au niveau de la rue de la Roue.

Ce scénario, plus audacieux, justifierait la création aux portes du quartier d’un parking-relais permettant d’absorber une portion importante des automobiles venant des communes du nord de Strasbourg. Il autoriserait également la desserte des secteurs d’habitations appelés à se développer  tels qu’ils  apparaissent  dans le futur PLU de l’Eurométropole.

Ce débat entre les tenants de telle ou telle solution a le mérite d’alimenter le débat démocratique. Qui songerait à s’en plaindre ? En effet n’est-ce pas là l’essence même d’une démocratie que d’encourager l’écoute des individus qui composent notre société ?

Malheureusement force est de constater  que l’on voit aujourd’hui  certains prétendre  que la  vérité ne saurait être que d’un côté. L’on aboutirait ainsi à une  opposition entre des particuliers qui n’exprimeraient que des avis objectifs et cohérents  alors qu’il faudrait se méfier des positions prises par « certaines associations de mauvaise foi » (DNA du 28 juin 2016)  ou qui ne seraient préoccupées que par « la défense d’intérêts particuliers, not in my backyard » (DNA du 31juillet 2016).

Il n’est jamais bon pour la démocratie de vouloir imposer un manichéisme tel que celui-ci d’autant plus qu’il est essentiel de souligner certains points au sujet des associations de défense de quartier.

L’on oublie trop vite qu’elles fonctionnent grâce au soutien d’habitants et de commerçants qui leur font confiance et estiment devoir les soutenir par leurs cotisations  ou leurs encarts publicitaires parce qu’elles les représentent et les défendent. Attaquer une association de défense c’est d’abord  vouloir ôter la parole à ceux qui n’osent pas s’exprimer face à des entreprises puissantes. Faut-il ainsi faire fi des encouragements apportés à l’ADIR  qui a grandement contribué à l’arrêt du projet de géothermie profonde au Port aux Pétroles ?

Evitons aussi l’amalgame entre ce qu’il est convenu d’appeler les associations historiques ou généralistes et celles qui se constituent au gré de projets ponctuels et limités. L’on a vu, il est vrai, dès l’annonce d’un projet local d’intérêt général, naître des groupements de riverains qui y étaient opposés.  L’on peut admettre dans ce cas-là, que s’applique le reproche « not in my backyard ».

En revanche des associations de défense qui oeuvrent depuis des décennies dans un quartier,  qui acceptent de s’emparer des sujets les plus délicats, qui mobilisent les forces vives de leur comité tout en faisant appel à des avocats, à des ingénieurs ou à des architectes peuvent-elles être suspectées d’être « de mauvaise foi » ou de ne pas avoir « de représentativité » ?

Sachons rassembler plutôt que séparer ou établir une hiérarchie entre les différents acteurs démocratiques. Chacun apportant sa pierre à sa manière, tout projet, toute proposition, toute critique seront examinés avec d’autant plus de soin par nos élus  qu’ils sentiront une conviction commune pour les faire aboutir.

Jacques Gratecos
Président de l’ADIR

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